La petite histoire de la fenêtre.

Ouvrir ou fermer une fenêtre est de nos jours un geste tellement banal que nous n’y prêtons presque plus attention.Et nous pensons tout savoir de ce petit objet commun à tous les intérieurs.Pour autant, avant de prendre la forme que nous lui connaissons aujourd’hui ; la fenêtre a connu bien des changements ! Il fut même un temps ou ce terme ne désignait qu’une toute petite ouverture sur les murs, dépouillée de tout vitrage. Car bien qu’il soit prouvé que les hommes utilisaient déjà le verre sous la préhistoire ; celui-ci était réservé à la fabrication d’outils ou (plus rarement) de bijoux. Alors comment la fenêtre est-elle passée d’une simple ouverture à l’ensemble de châssis et de vitrages que nous connaissons aujourd’hui ? Retour sur la petite histoire de la fenêtre …

La fenêtre : une invention romaine.

A vrai dire ; les toutes premières tentatives de fenêtres au sens d’ouverture « vitrée » ne datent pas d’hier, puisque l’on retrouve des occuli (ouvertures pratiquées dans une voûte) dès le premier siècle avant Jésus Christ ; notamment dans le cadre des thermes romaines. Ou des fastueuses demeures des notables de Pompéi. En effet, ces inventeurs de génie utilisent pour cela du verre fabriqué à base de soude et coulé sur un lit de sable. Bien entendu, ce verre était de qualité quelque peu médiocre, puisque maculé de bulles d’air. Et sa transparence s’en ressentait forcément. Cependant, il s’agissait là d’une fulgurante avancée par rapport au « vitrage » auparavant existant ; lequel était obtenu en plaçant des pierres spéculaires (mica, talc et gypse) ou des vessies d’animaux sur les ouvertures des maisons … Quelques années plus tard, durant les II et IIIème siècles, la technique s’affinera encore et les romains utiliseront désormais du verre à la qualité accrue ; fabriqué à base de potasse. Plus encore, il apparaît qu’ils avaient également inventé le double vitrage pour conserver la chaleur des thermes ! Cela grâce à un système de mille-feuille en deux ou trois épaisseurs, composées de verre et de bois. Détournant à dessein la phrase d’un célèbre petit gaulois, nous pourrons seulement dire qu’ « Ils sont forts ces romains » !

XIV ème siècle : les premières verreries.

Pour autant, la fenêtre de l’Antiquité ne ressemblait en rien à celle d’ aujourd’hui. Cela parce qu’il faudra attendre le XIV ème siècle pour que le Moyen-Age apporte lui aussi sa pierre à l’édifice … en la personne de Philippe Cacqueray. Lequel se voit octroyer par le roi de France Philippe VI de Valois l’autorisation d’établir une verrerie. Et si cette entreprise familiale perdurera jusqu’au XIX ème siècle, c’est à son illustre fondateur que l’on doit la fabrication du verre plat ;  lequel sera posé sur les dormants de bois. Une avancée majeure puisque les fenêtres permettent alors de voir l’extérieur correctement ! Cependant, cette modernisation de la fenêtre fut loin d’être démocratisée. Il faut dire que les verreries étaient rares et leurs services très dispendieux. De plus, il ne s’agissait pas là d’un produit que l’on pouvait transporter aisément en France ou ailleurs. Ce qui explique que malgré ses qualités intrinsèques il soit resté un temps presque confidentiel. Et uniquement réservé aux plus grandes familles du royaume.

Essor de la vitre moderne.

Pour autant, au XVII ème siècle (et plus précisément en 1691) le sieur Louis Lucas de Nehou (dont la famille possède également une verrerie) reprend et améliore le procédé du coulage de verre pour en faire celui que nous connaissons aujourd’hui. Dès lors, la vitre prend le chemin des fenêtres de France et se trouve sans cesse améliorée par l’ingéniosité et le progrès de l’époque moderne. C’est donc ainsi que le mot fenêtre prend tout son sens, celui d’une ouverture vitrée destinée à éclairer le domicile. Tout en régulant la température selon les saisons. Nous sommes alors loin du trou dans les murs de l’Antiquité … Et gageons que cette épopée est loin d’être terminée !

Dès lors, vous voici incollables sur l’histoire de cet élément essentiel à notre confort et à notre bien-être !

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